Contexte : Protectorat français établi en 1863, le royaume du Cambodge connaît une brève période d’indépendance en 1945 sous l’influence du Japon. Après la capitulation du Japon en septembre 1945, la France reprend progressivement pied en Cochinchine et au Cambodge. Le roi Norodom Sihanouk, se détournant de l’influence indépendantiste, fait savoir à la France qu’il souhaite se replacer sous sa protection. Ainsi, des négociations sont menées entre le prince Sisowath Monireth, chef du gouvernement, et le général Alessandri, commissaire de la République française au Cambodge, qui aboutissent à la signature d’un modus vivendi le 7 janvier 1946. Ce dernier définit un nouveau statut pour le royaume du Cambodge, selon le principe d’autonomie interne. C’est dans ce contexte que se place la visite du général Leclerc au Cambodge, datée du 4 et 5 janvier 1946.

Descriptif détaillé des séquences :

(TC : 00 :00) Arrivée de la voiture du général Leclerc, commandant en chef en Indochine, au Palais royal de Phnom Penh, accueillie par une haie d’honneur de la garde royale. Le général Leclerc, suivi du général Alessandri, commissaire de France au Cambodge, descend de voiture et rend les honneurs. Le roi Norodom Sihanouk et le prince Sisowath Monireth, premier ministre et oncle du roi, les accueillent en haut des marches de la Pagode d’argent. Un opérateur radio est présent et enregistre les paroles échangées entre le roi et le général Leclerc.
Après les entretiens (qui ne sont pas filmés mais uniquement photographiés – voir reportage TERRE 11051), la délégation sort du palais raccompagnée par leurs altesses royales, et repart en voiture. Le roi observe depuis le haut des marches, le départ de la délégation française. Divers plans des soldats de la garde royale.
(TC : 00 :01 :13) Au lycée Preah Sisowath, on hisse le drapeau tandis qu’élèves, professeurs, autorités civiles sont rassemblés dans la cour pour accueillir le général Leclerc. Plusieurs plans rapprochés de jeunes cambodgiens.
(TC : 00 :01 :44) Sur un terrain, le général Leclerc et le général Alessandri inspectent des tirailleurs cambodgiens de la nouvelle Armée royale [2], accompagnés par un officier des Troupes de marine et des autorités militaires françaises et cambodgiennes. Les tirailleurs sont munis de fusils à baïonnette.
(TC : 00 :02 :31) Défilé des troupes sur le boulevard, devant le palais du Commissariat de France (ou palais du Gouverneur), à l’occasion d’une prise d’armes qui se tient en présence du général Leclerc et d’officiels. Le drapeau d'un régiment de tirailleurs annamites, récemment retrouvé dans la région de Tay-Ninh [1] est présenté au général Leclerc à titre symbolique. Plusieurs plans rapprochés des troupes françaises qui se tiennent au présentez-armes (il s'agit peut-être d'hommes du 5e régiment d'infanterie coloniale - 5e RIC). La cérémonie est clôturée par la remise au général Alessandri de la médaille de commandant de la Légion d'honneur.

Notes :
[1] D’après la légende d’origine de la photographie TERRE 11051 L26, ce drapeau doit son salut au courage du soldat Bomeaud, qui l'enterra près de Tay-Ninh lors d'un combat contre les Japonais et repartit plus tard avec un commando pour le récupérer.
[2] Le premier ministre Sisowath Monireth, chef du gouvernement et responsable des questions du ministère de l’Intérieur et de la Défense, crée la première armée cambodgienne moderne, avec l’assentiment des Français. Il utilise à cet effet, les membres des anciens bataillons coloniaux démobilisés. Il crée aussi une école d’officiers qui ouvrit ses portes le 1er janvier 1946.