Le général de Gaulle, afin d'affirmer sa légitimité comme président du Gouvernement provisoire de la République française (depuis le 3 juin 1944) et de s'assurer du respect de la légalité républicaine, multiplie les voyages en France. Les 4 et 5 novembre 1944, il se rend successivement à Albertville, Chambéry et Grenoble.

A Albertville, le général, accompagné du commissaire à la guerre André Diethelm, est reçu par les généraux de Lattre de Tassigny et Juin à l'hôtel de ville où il prononce une allocution. Il préside également une prise d'armes, passe en revue les troupes qui rendent les honneurs, salue le drapeau du 10e RTM (Régiment de tirailleurs marocains) puis assiste au défilé des troupes, après lequel il félicite le colonel chef de corps des unités mises à l'honneur.

A Chambéry, le général de Gaulle se rend au monument aux morts et dépose une gerbe de fleurs au pied d'une stèle aux martyrs des fusillés de la ville.

A Grenoble enfin, le général, [après avoir remonté le boulevard Gambetta au milieu d'une foule enthousiaste], passe les troupes en revue avenue Maréchal Foch. Puis, place Pasteur, devant la maison des étudiants, lieu de la manifestation et des arrestations massives du 11 novembre 1943, il rend hommage à la ville en remettant au maire Frédéric Lafleur la croix de la Libération. Cette remise de l'Ordre de la Libération, " destiné à récompenser les personnes ou les collectivités militaires et civiles qui se seront signalées dans l'oeuvre de la libération de la France et de son Empire " (créé par ordonnance le 16 novembre 1940), fait de Grenoble la deuxième ville élevée au titre de Compagnon de la Libération (par décret du 4 mai 1944). Comme l'indique la citation, c'est aux destructions et sabotages répétés contre l'ennemi que la ville doit d'appartenir à ce cercle très restreint des récompensés (1).
Les photographies 7967 et 7969 manquent.

(1) Citation : " Ville héroïque à la pointe de la Résistance française et du combat pour la Libération. Dressée dans sa fierté, a livré à l'Allemand, malgré ses deuils et ses souffrances, malgré l'arrestation et le massacre des meilleurs de ses fils, une lutte acharnée de tous les instants. Malgré les interdictions formulées par l'envahisseur et ses complices, à manifesté le 11 novembre 1943 sa certitude de la victoire et sa volonté d'y prendre part. Le 14 novembre et le 2 décembre 1943, a répondu aux représailles et à l'exécution des chefs des mouvements de la Résistance par la destruction de la poudrière, de casernes, de transformateurs et d'usines utilisés par l'ennemi. A bien mérité de la patrie.