Portraits d’Algériens dans le fonds photographique du reporter Claude Vignal

Pendant la guerre d’Algérie, Claude Vignal, né le 25 septembre 1928 dans le quatorzième arrondissement de Paris, a exercé les fonctions de reporter-photographe pour des journaux (L’Écho d’Alger, Le Journal d’Alger) et pour la section d’Alger du Service cinématographique des armées avant d’intégrer le service photographique de France-Soir dans les années soixante.

Claude Vignal est l’auteur en 1959 d’une galerie de cinquante-cinq portraits d’identité d’Algériennes et d’Algériens, arabes et kabyles, de tous âges. Les personnes sont photographiées seules ou, plus rarement, en groupe, devant des murs blancs dont la neutralité permet de mettre en valeur leur silhouette. Le contexte de production de ces images reste encore complexe à établir avec précision. Quel est en est le commanditaire ? Dans quel contexte ont-elles été produites ? Ont-elles été publiées ? Ces photographies n’en demeurent pas moins une trace précieuse de la pratique photographique pendant la guerre d’Algérie.

Claude Vignal s’inscrit dans une démarche sérielle qui n’est pas sans évoquer la pratique photographique de Marc Garanger (1935-2020), célèbre pour ses 2 000 portraits de femmes algériennes réalisés pendant son service militaire en Algérie entre mars 1960 et février 1962. Même regard dirigé vers l’objectif du photographe, dispositif de prise de vues analogue avec des cadrages plus serrés sur les personnes de la part de Marc Garanger, les ressemblances entre les deux pratiques sont frappantes et, au-delà de leur dimension fonctionnelle (réaliser des photographies d’identité de la population), revêtent aujourd’hui une indéniable qualité documentaire.