Le Débarquement de Provence et la Libération de Marseille

À l’occasion du 80e anniversaire de la libération de Marseille, découvrez les images d’archives du Débarquement de Provence.

Été 1944, l’heure des débarquements 

Voir la notice

Embarquement des troupes.

Date : 08/08/1944 Référence : TERRE 262-5899

Le 15 août 1944, près de deux mois après le début de l’opération Overlord en Normandie, les troupes alliées débarquent en Provence. Baptisée Anvil-Dragoon, cette opération amphibie et aéroportée a pour objectif de créer un second front sur le territoire français occupé par l’armée allemande.

En débarquant en Provence, les Alliés espèrent neutraliser les troupes ennemies basées dans la région, prendre le contrôle des ports de Toulon et Marseille et remonter ensuite la vallée du Rhône afin de protéger le flanc droit de l’armée américaine, débarquée en Normandie en juin 1944.

Bien que les moyens déployés semblent faibles comparés à ceux mobilisés pour le débarquement de Normandie, l’opération Anvil-Dragoon réunit près de 2 000 bâtiments (navires de guerre, bateaux de transport, péniches…), autant d’avions et environ 500 chars.  Les effectifs alliés atteignent 350 000 soldats, dont 250 000 français.



Le « D-Day » provençal

Voir la notice

Des membres du groupe des commandos d'Afrique, devenu 5e bataillon de choc, montent à l'assaut de la batterie d'artillerie côtière allemande du Cap Nègre.

Date : 15/01/1945 Référence : TERRE 10040-R160

La première phase de l’opération débute dans la nuit du 14 au 15 août avec les troupes aéroportées : 5 000 parachutistes sont largués au-dessus de la zone du débarquement afin de bloquer les voies d’accès à l’ennemi. Appuyés par les Forces françaises de l’intérieur (FFI), les commandos français s’emparent de plusieurs secteurs stratégiques dont le Cap Nègre. L’artillerie aérienne et navale ouvre le feu à l’aube pour neutraliser le système défensif allemand.

Partie en dix convois depuis l’Algérie et l’Italie, la flotte alliée s’est rassemblée au large de la Corse durant la nuit. Elle prend d’abord la direction de Gênes pour faire diversion avant d’atteindre les côtes françaises. À partir de 8 heures du matin, les premières divisions débarquent en différents points entre le Lavandou et Saint-Raphaël.

Tandis que les forces américaines remontent la vallée du Rhône, l'armée B du général de Lattre a pour mission de délivrer Toulon et Marseille. Ces deux villes possèdent chacune un port stratégique dont le contrôle offre de nombreux avantages logistiques, notamment pour le ravitaillement.

Les troupes françaises encerclent Toulon le 20 août et enlèvent la ville aux Allemands sept jours plus tard. Le 13 septembre, les bâtiments de la flotte française entrent dans la rade de Toulon, un peu moins de deux ans après s’y être sabordée afin de ne pas tomber aux mains de l’ennemi qui venait d’envahir la zone libre. 

Marseille libérée

Voir la notice

Combats de rue à Marseille.

Date : 23/08/1944 Référence : TERRE 270-6014

À Marseille, les Forces françaises de l'intérieur (FFI) n’attendent pas l’arrivée des forces alliées pour agir. Afin d’affaiblir l’organisation allemande, un appel général à la grève est lancé le 19 août. Deux jours plus tard, le 21 août, le commandant Vauban, chef des FFI, donne l’ordre à ses hommes de passer à l’action.

Soutenue par une partie de la population, l’insurrection tient bon jusqu’à l’entrée dans la cité phocéenne, le 23 août, de la division d’infanterie algérienne du général de Monsabert du Command Combat de la 1re division blindée du général Sudre, et des 2e et 3e groupements de tabors marocains.

Une courte trêve est observée durant l'entrevue des généraux de Monsabert et Schaëffer. L'officier allemand refusant la reddition de sa garnison allemande, exigée par le commandant de la 3e DIA, les combats reprennent dans l'après-midi du 23 août 1944.

Durant cinq jours, les troupes françaises se livrent à d’âpres combats. Le 25 août, le drapeau français est hissé en haut de la basilique Notre-Dame de la Garde, située en surplomb de la ville, après avoir neutralisé les blockhaus environnants. Une messe solennelle y sera célébrée lors de la libération de la ville.

Le 28 août, le général allemand Schaëffer capitule : Marseille est libérée. Le lendemain, c’est l’ensemble de la Provence qui est libérée, quinze jours seulement après le débarquement allié. L’opération, qui a coûté la vie à un millier d’hommes au sein des troupes françaises, redonne de l’espoir à toute une nation.



Les photographies du Débarquement de Provence

Voir la notice

La population marseillaise acclame les troupes lors du défilé, à l'angle de la Canebière et du quai des Belges.

Date : 29/08/1944 Référence : TERRE 271-6095

Le photographe Jacques Belin, qui a couvert la libération de Rome en juillet 1944, fait partie des premiers opérateurs de prise de vue du Service cinématographique de l’armée à être sur place. Les clichés réalisés dès le début de l’opération documentent principalement le débarquement, les villes libérées (dont Sainte-Maxime et Saint-Tropez) et le débarquement du matériel, notamment dans le golfe de Saint-Tropez.

Le reporter est présent lors des phases de combat. Il photographie les embuscades tendues par les FFI qui luttent dans les différents quartiers de Marseille, notamment sur la Canebière. Ses clichés témoignent de l’étendue des dégâts causés par les bombardements des batteries allemandes.

Jacques Belin immortalise également la ferveur de la population lors de différents événements célébrant la libération de la ville, dont la messe solennelle donnée le 28 août à la basilique Notre-Dame de la Garde et la cérémonie organisée sur le Vieux-Port le 29 août en l'honneur des résistants et des troupes françaises.

Voir la notice

Débarquement de Provence : le rôle essentiel des commandos d'Afrique.

Référence : 2019_ECPAD_PM_012_W

Maxime Grandgeorge