VIDÉO

Journal de guerre n°4.

Réalisateur(s) : Inconnu , Jean Renoir


Dans les Alpes avec nos soldats".
Le reportage s'ouvre sur le minage d'une route avant de se poursuivre sur le camouflage de la conduite forcée et des bâtiments du barrage du Chambon, puis sur des vues des fortifications militaires de Briançon : la citadelle, les forts des Têtes et du Randouillet.

Plusieurs sujets, de durée variable, se succèdent alors par ordre croissant d'altitude, les transitions étant assurées par les locutions adverbiales du commentaire telles "Ici…" ou bien "Plus haut encore, …".
Au pied de la citadelle de Briançon, le général de brigade Pieri passe en revue des artilleurs de montagne accompagnés de leurs mulets, dont certains portent une pièce d'artillerie.
Dans l'église d'un village, monseigneur Grummel, évêque de Maurienne, bénit les fanions de diverses unités de chasseurs alpins, qui défilent ensuite dans les rues alors que retentissent les cloches.
Au matin, dans le cadre d'une manœuvre, une colonne de mulets, portant armement et éléments de construction (étais, planches), gravit un sentier de montagne.
A proximité du fort du Télégraphe, un soldat répare un automate mû par le vent.
Le général Cyvoct inspecte des soldats qui construisent un abri fortifié.
Sur les hauteurs, plusieurs pièces d'artillerie sont mises en place. Outre une mitrailleuse antiaérienne et un canon de 105 mm Schneider L13S, l'accent est mis sur un mortier de 280 mm Schneider M 14/16, mis en batterie à plus de 2 700 mètres.
A 3 000 mètres, dans un paysage désormais enneigé, trois estafettes motocyclistes circulent sur la "route la plus haute d'Europe" (au col de l'Iseran, la chapelle et l'auberge sont visibles).
Le soir, soldats et mulets, déchargés de leur fardeau, redescendent vers leur cantonnement.

Le reportage s'achève sur des vues de Fort-Queyras, citadelle située à Château-Ville-Vieille.


"En Alsace".
Dès le début de septembre 1939, l'état-major décide de l'évacuation de Strasbourg et sa région. Après le contrôle d'identité de correspondants de guerre français (dont Joseph Kessel, TC 00:07:40) à l'entrée de la ville puis un aperçu de ses défenses, la bibliothèque universitaire, "l'une des plus riches bibliothèques de France" précise-t-on, est vidée de ses ouvrages : les livres sont sortis des rayonnages puis chargés dans des camions pour être mis à l'abri. De même, dans la campagne alsacienne, les objets sacrés des églises, temples et synagogues (bibles, thoras, statues, etc.) quittent les lieux de culte pour être mis en sécurité. Accompagné du Requiem de Gabriel Fauré, le commentaire insiste sur le caractère émouvant de cette "pieuse mission", témoignage de l'union sacrée entre les trois religions, catholique, protestante et juive. Toujours dans les environs de Strasbourg, les soldats rassemblent dans une ferme les animaux domestiques des fermes évacuées (bovins, chèvres, ânes, volailles, cygnes, porcs) ainsi que les pensionnaires des parcs zoologiques (lama, zèbre).
Redescendant des lignes, des artilleurs prennent leurs cantonnements dans un village, sous le regard des enfants.
Trois généraux viennent assister à une séance de théâtre aux armées, qualifiée de "gamine et très rieuse parodie d'un théâtre de plus grand art" (1).
Dans la grange d'une ferme, des soldats au repos participent aux travaux agricoles, autour d'une moissonneuse-batteuse-lieuse.
Lors de la rentrée des classes en Alsace, les mères accompagnent leurs enfants à l'école où l'institutrice leur apprend une chanson de geste.

[Matériels militaires].
Après une transition assurée par le présentateur, ce Journal se termine sur un florilège de divers matériels de l'armée française, illustrant la "force tranquille mais combien puissante" de la France : montage alterné d'images de chars B1 sur un train avec des avions alignés sur un terrain, dont un avion de combat Potez 631, convoi de camions Latil TAR remorquant des canons de 145/155 mm M1916, passages de chars B1 sur une voie ferrée, décollages d'avions de combat Morane Saulnier MS-406. Après une remise de décorations à des tankistes, alignés près de chars Renault R35 (2), le reportage se termine sur un groupe de pilotes posant devant le MS-406 n°252.

Note :
Les plans de l'évacuation de Strasbourg, des soldats participant aux travaux agricoles dans une ferme d'Oberhausbergen et de la rentrée des classes à Molsheim ont été tournés par Georges Méjat et Hervé Missir. Les deux derniers sujets ont peut-être (sous réserves) été réalisés sous la direction de Jean Renoir à partir du 13 octobre 1939 (sources : articles de Stéphane Launey intitulés « Jean Renoir sous l’uniforme », Revue historique des armées [En ligne], 259 | 2010, mis en ligne le 16 juin 2010, consulté le 10 octobre 2014 et "Jean Renoir cinéaste aux armées" écrit dans le cadre des actes du colloque du centenaire de l'ECPAD). Le lieutenant Jean Renoir est visible à l'image, avec des enfants au TC 00:14:08, et à l'arrière-plan au TC 00:14:24.

(1) Parmi les trois généraux, sont reconnaissables le général d'armée Huntziger, commandant la 2e armée, et le général de corps d'armée Flavigny. Par ailleurs, aucune image du spectacle n'est montrée ; seul un ballet parodique, donné par des soldats travestis en danseuses, est préalablement filmé à l'extérieur. Quant à la localisation du reportage, il est possible qu'il se déroule à Mercy-le-Bas ou Mercy-le-Haut, en Meurthe-et-Moselle (voir reportage photographique de référence 2ARMEE 16), ce qui toutefois entre en contradiction avec l'intitulé du reportage ("En Alsace").
(2) Cette cérémonie se déroule en présence du général Réquin, commandant la 4e armée, ce que ne dit pas le commentaire, par ailleurs peu loquace pendant ce sujet consacré aux matériels militaires.

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