VIDÉO

Journal de guerre n°6.

Réalisateur(s) : Inconnu , Jean Renoir


[Première neige dans l'Est].
L'Est de la France connaît ses premières neiges, événement illustré par deux séquences : un vaguemestre quitte une Peugeot 202 pour s'enfoncer dans un paysage enneigé, puis, dans une cour, des soldats façonnent un lion en neige, perturbés dans leur tâche par une joyeuse bataille de boules de neige.

[Vendanges en Provence et en Alsace].
En Provence, les zouaves aident aux vendanges, dans une ambiance bon enfant. Ces travaux des champs, étendus sur tout le territoire, montrent bien, dit-on, l'absence d'inquiétude et la confiance de la France, "alors que l'ennemi est aux portes". En Alsace, les soldats au repos ayant participé aux vendanges sont invités par les villageois à partager un bon repas, tandis que, toujours dans un souci d'optimisme, le commentaire se réjouit de la nouvelle loi de neutralité américaine (1).

[Pacte anglo-franco-turc].
Le 19 octobre 1939, à Ankara, un accord est signé en présence notamment d'un ministre turc, d'un général anglais et du général français Weygand.

[Visite d'Edouard Daladier à Strasbourg].
Le président du Conseil, Edouard Daladier, se rend à Strasbourg, plus particulièrement sur le pont de Kehl. Accompagné du général d'armée Bourret, le président, présenté comme un homme "simple mais bien de chez nous", visite un bunker du 172e RIF (régiment d'infanterie de forteresse) sur le pont de Kehl. Des quatre ouvrages enjambant le Rhin, seul subsiste celui-ci, les autres, sur lesquels s'attardent les images, ayant été détruits par le génie français. Toute irruption ennemie en Alsace "est désormais impossible", certifie-t-on.

[Défilé de chasseurs à pied en Alsace].
Quittant leur cantonnement pour les lignes, un régiment de chasseurs à pied, musique en tête, défile dans les rues pavoisées de Turckheim (Haut-Rhin), sous le regard de jeunes filles en tenue traditionnelle.

[Tirailleurs sénégalais en Alsace].
En Alsace, la mobilisation de soldats indigènes issus des colonies, ici des tirailleurs sénégalais, est illustrée par de courtes scènes de la vie quotidienne (danse, repas autour d'une cuisine roulante, jeu de cartes) puis par des scènes au front : embarquement d'une compagnie à bord de camions et départ du convoi, circulation dans une tranchée puis mise en batterie d'une mitrailleuse Saint-Etienne M1907 et de mortiers d'infanterie de 81 mm modèle 1917/1931. Tout au long du reportage, la coexistence de ces "peuples de race noire" avec les "gars de nos villages" - les métropolitains - est soulignée à la fois par les images et le commentaire qui justifie leur ralliement par la menace de "revendications coloniales allemandes" et une "doctrine fondée sur un concept de supériorité raciale".

[Poste en première ligne].
En première ligne, des soldats observent le camp adverse, certains derrière un fusil-mitrailleur FM modèle 24/29, un autre à l'aide d'une paire jumelles. Le caractère peu spectaculaire de la scène importe peu au présentateur pour qui "la force [de nos soldats] est de savoir attendre et surtout de pouvoir attendre".

[Visite de personnalités britanniques sur le front].
En compagnie de deux généraux français, dont le général d'armée Réquin, le lieutenant-général duc de Windsor découvre une batterie d'artillerie de 155 mm, camouflée sous filet. Les artilleurs procèdent préalablement à plusieurs tirs. Les trois personnalités assistent ensuite à un défilé d'infanterie, musique en tête.
Ailleurs, deux généraux anglais visitent un fort de la ligne Maginot pendant que la coopération franco-anglaise est à nouveau magnifiée.

[Réunion des ministres de la Marine alliés].
Winston Churchill, Premier Lord de l'Amirauté, et César Campinchi, ministre de la Marine, se rencontrent à Paris. Winston Churchill passe ensuite en revue, en compagnie de l'amiral Darlan, chef d'état-major de la Marine, un détachement de fusiliers marins alors que le présentateur s'interroge : "Sincèrement, que pourrait-il nous manquer pour vaincre ?".

[Fantassins dans des plaines inondées].(2)
Dans les plaines inondées de la Moselle, des fantassins descendent des lignes, croisant des artilleurs qui y montent.

[Remise de décorations].
La nouvelle Croix de guerre est décernée à de nombreux soldats au cours de deux prises d'armes. Présidée par un général, la première se tient sur la place d'un village. La seconde, présidée par un colonel, se déroule dans les rues du village de Magny, près de Metz, en présence de chars Renault R35 ; après une remise de décorations à une unité de chars de combat, un défilé de chars, de chenillettes de ravitaillement Renault 31 R et Lorraine 37 L et de troupes à pied clôture la cérémonie (3). La Marseillaise accompagne les derniers mots du commentaire, qui reprend des propos patriotiques d'Edouard Daladier.

Note :
(1) Cette quatrième loi de neutralité américaine, votée le 4 novembre 1939, annule les précédentes, à l'exception de la clause "cash and carry", stipulant que les belligérants doivent payer comptant les armes achetées aux Etats-Unis et les transporter.
(2) Les plans ont été réalisés sous la direction de Jean Renoir à partir du 20 octobre 1939 (source : Stéphane Launey, « Jean Renoir sous l’uniforme », Revue historique des armées [En ligne], 259 | 2010, mis en ligne le 16 juin 2010, consulté le 10 octobre 2014.
(3) reportage photographique correspondant : 3ARMEE 19. La prise d'armes se déroule place Saint-Roch à Magny (village qui sera ensuite rattaché à la ville de Metz et en est aujourd'hui un quartier). Les troupes présentes appartiendraient au 12e ou au 23e BCC (bataillon de chars de combat).

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