Les rushes suivants décrivent les mouvements de troupes et des tirs d’artillerie à l’arrière du front ainsi que l’état du territoire dévasté par l’ennemi lors de son retrait sur la ligne Hindenburg (opération Alberich).

Près des carrières de Crouy (Aisne, 08/04/1917) (1), une file de soldats transportent leurs paquetages sur des brouettes-brancards. Le convoi longe une cuisine roulante. Un groupe de soldats se reposent près de tombes allemandes sur le bas-côté. Au premier plan, un fantassin assis sur une sépulture écrit une lettre. D'autres soldats sont allongés à l’arrière-plan. Une batterie de canons de 120 mm long de Bange sur roues à cingoli ouvre le feu (approvisionnement, tir). Dans le village de Crouy, une colonne de caissons d'artillerie tractant des canons de 75 mm M 1897 passe au milieu des ruines devant une boutique de vins et liqueurs. A la sortie du village, une colonne de fantassins marche vers le front. Elle passe devant les ruines de l'abbaye. Filmant à travers la brèche d'une habitation, l'opérateur saisit la progression des colonnes d'artillerie.

Dans les ruines de Vailly-sur-Aisne, entre le 28 avril et le 4 mai 1917 (TC 00:04:07) (2), une ancienne boutique dont, l’enseigne affiche " A la providence ", totalement incendiée par des bombardements, a été aménagée en brocante. Divers objets sont déposés sur le trottoir ; fauteuils, casseroles, roues, bouteilles, parapluie, etc. Des inscriptions humoristiques figurent sur les restes de la façade : Entrée libre, Essuyez vos pieds en sortant, Plus de pinard. Un soldat de passage négocie l’achat d’un abat-jour.
Les anciennes défenses allemandes conquises lors de l'attaque sont bouleversées. Un boyau de communication conduit près des ruines d'une grande ferme. Les souches des arbres sciés par l’ennemi avant son départ sont renversées sur le réseau de barbelés. Une petite pancarte allemande indique la direction d'un poste de combat.
Près de Vailly, une batterie de canons de 155 mm court Schneider ouvre le feu depuis un taillis. Un canon portant le nom de " Nenette " est servi par ses artilleurs. Ces derniers approvisionnent la pièce, pointent l'objectif et tirent (le canon est filmé de trois-quarts arrière puis de l’arrière). Les canons sont filmés alignés lors de l'ouverture du feu et ensuite depuis une hauteur en vue d’ensemble, avec un arbre mort en premier plan.

Le village de Soupir est filmé en plan panoramique à travers les bois déchiquetés depuis la colline où étaient installées les anciennes positions allemandes. Le cimetière allemand est dévasté. Dans une carrière, un soldat (brancardier) examine les restes d'un abri allemand. Le toit de la "Creute" a été percé par un obus de 280 mm. Un cadavre allemand gît au fond de la cavité. (2) (3).

Notes :
(1) Compte rendu de tournage n°105 d’Emile Pierre. Reportages photographiques SPA 29 O et SPA 71 S.
(2) Compte rendu de tournage n°198 d’Amédée Morin et Amédée Eywinger. Reportages photographiques SPA 95 B et SPA 74 S.
(3) Voir photo correspondante SPA 95 B 5309 prise par Paul Queste.