L’Institut Pasteur pendant la Grande Guerre

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  • Institut Pasteur d'Alger. Séance d'inoculation. [légende d'origine]
  • Date de fin : 1916-02-19
  • Lieu(x) :
  • Auteur(s) : Samama-Chikli Albert
  • Origine : SPA/SPCA
  • Référence : SPA 4 L 162
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  • Institut Pasteur d'Alger. Séance d'inoculation. [légende d'origine]
  • Date de fin : 1916-02-19
  • Lieu(x) :
  • Auteur(s) : Samama-Chikli Albert
  • Origine : SPA/SPCA
  • Référence : SPA 4 L 163
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  • Alger. Institut Pasteur. Trépanation d'un lapin pour la préparation du virus. [légende d'origine]
  • Date de fin : 1916-02-19
  • Lieu(x) :
  • Auteur(s) : Samama-Chikli Albert
  • Origine : SPA/SPCA
  • Référence : SPA 4 L 166
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  • Institut Pasteur d'Alger. Service antirabique. Trépanation d'un lapin. [légende d'origine]
  • Date de fin : 1916-02-19
  • Lieu(x) :
  • Auteur(s) : Samama-Chikli Albert
  • Origine : SPA/SPCA
  • Référence : SPA 4 L 168
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  • Institut Pasteur d'Alger. Service antirabique. Trituration du virus pour inoculation 19-2-16. [légende d'origine]
  • Date de fin : 1916-02-19
  • Lieu(x) :
  • Auteur(s) : Samama-Chikli Albert
  • Origine : SPA/SPCA
  • Référence : SPA 4 L 169
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  • Institut Pasteur d'Alger. Cages à vipères à cornes pour vaccin antivenimeux. 19-2-16. [légende d'origine]
  • Date de fin : 1916-02-19
  • Lieu(x) :
  • Auteur(s) : Samama-Chikli Albert
  • Origine : SPA/SPCA
  • Référence : SPA 4 L 170
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  • Institut Pasteur d'Alger. Extraction du venin de la vipère à corne. 19-2-16. [légende d'origine]
  • Date de fin : 1916-02-19
  • Lieu(x) :
  • Auteur(s) : Samama-Chikli Albert
  • Origine : SPA/SPCA
  • Référence : SPA 4 L 172
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  • Institut Pasteur d'Alger. Préparation du vaccin antivariolique. Genisses vaccinifères revêtues du tablier protecteur. [légende d'origine]
  • Date de fin : 1916-02-19
  • Lieu(x) :
  • Auteur(s) : Samama-Chikli Albert
  • Origine : SPA/SPCA
  • Référence : SPA 4 L 173
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  • Institut Pasteur d'Alger. Récolte du vaccin antivariolique. MM Etienne Sergent et Lheritier. [légende d'origine]
  • Date de fin : 1916-02-19
  • Lieu(x) :
  • Auteur(s) : Samama-Chikli Albert
  • Origine : SPA/SPCA
  • Référence : SPA 4 L 175
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  • Institut Pasteur d'Alger. Remplissage d'ampoules de vaccin par le pharmacien major Musso. 19-2-16. [légende d'origine]
  • Date de fin : 1916-02-19
  • Lieu(x) :
  • Auteur(s) : Samama-Chikli Albert
  • Origine : SPA/SPCA
  • Référence : SPA 4 L 179
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  • Institut Pasteur d'Alger. Analyse bactériologique par le docteur Sergent. Recherche du Vibrion cholérique parmi les serbes arrivés en Algérie et en Tunisie. [légende d'origine]
  • Date de fin : 1916-02-19
  • Lieu(x) :
  • Auteur(s) : Samama-Chikli Albert
  • Origine : SPA/SPCA
  • Référence : SPA 4 L 180
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  • Institut Pasteur d'Alger. Analyse bactériologique par le docteur Sergent. Recherche du vibrion cholérique parmi les serbes arrivés en Algérie et Tunisie. [légende d'origine]
  • Date de fin : 1916-02-19
  • Lieu(x) :
  • Auteur(s) : Samama-Chikli Albert
  • Origine : SPA/SPCA
  • Référence : SPA 4 L 181
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  • Institut Pasteur d'Alger. Préparation du sérum anticlaveleux. [légende d'origine]
  • Date de fin : 1916-02-19
  • Lieu(x) :
  • Auteur(s) : Samama-Chikli Albert
  • Origine : SPA/SPCA
  • Référence : SPA 4 L 183
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  • Institut Pasteur d'Alger. Inoculation d'un mouton pour la production de serum anticlaveleux. [légende d'origine]
  • Date de fin : 1916-02-19
  • Lieu(x) :
  • Auteur(s) : Samama-Chikli Albert
  • Origine : SPA/SPCA
  • Référence : SPA 4 L 184
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  • Institut Pasteur d'Alger. Inoculation d'un mouton pour la production de sérum anticlaveleux. [légende d'origine]
  • Date de fin : 1916-02-19
  • Lieu(x) :
  • Auteur(s) : Samama-Chikli Albert
  • Origine : SPA/SPCA
  • Référence : SPA 4 L 185
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  • Institut Pasteur d'Alger. Saignée du mouton pour la production du sérum. [légende d'origine]
  • Date de fin : 1916-02-19
  • Lieu(x) :
  • Auteur(s) : Samama-Chikli Albert
  • Origine : SPA/SPCA
  • Référence : SPA 4 L 186
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  • Institut Pasteur d'Alger. Saignée du mouton pour la production du sérum. [légende d'origine]
  • Date de fin : 1916-02-19
  • Lieu(x) :
  • Auteur(s) : Samama-Chikli Albert
  • Origine : SPA/SPCA
  • Référence : SPA 4 L 187
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  • Institut Pasteur d'Alger. Les étables des moutons inoculés. 19-2-16. [légende d'origine]
  • Date de fin : 1916-02-19
  • Lieu(x) :
  • Auteur(s) : Samama-Chikli Albert
  • Origine : SPA/SPCA
  • Référence : SPA 4 L 188
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  • Institut Pasteur d'Alger. Les étables des moutons inoculés. [légende d'origine]
  • Date de fin : 1916-02-19
  • Lieu(x) :
  • Auteur(s) : Samama-Chikli Albert
  • Origine : SPA/SPCA
  • Référence : SPA 4 L 189
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  • Garches, Seine-et-Oise, Institut Pasteur. Service de sérothérapie. Une des écuries. [légende d'origine]
  • Date de fin : 1916-12-18
  • Lieu(x) :
  • Auteur(s) : Bressolles Paul Charles Henri
  • Origine : SPA/SPCA
  • Référence : SPA 3 IS 21
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  • Garches, Seine-et-Oise, Institut Pasteur, fabrication des sérums. Ecurie circulaire. [légende d'origine]
  • Date de fin : 1916-12-18
  • Lieu(x) :
  • Auteur(s) : Bressolles Paul Charles Henri
  • Origine : SPA/SPCA
  • Référence : SPA 3 IS 10
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  • Garches, Seine-et-Oise, Institut Pasteur, fabrication des sérums. Ecurie. [légende d'origine]
  • Date de fin : 1916-12-18
  • Lieu(x) :
  • Auteur(s) : Bressolles Paul Charles Henri
  • Origine : SPA/SPCA
  • Référence : SPA 3 IS 11
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  • Garches, Seine-et-Oise, Institut Pasteur, fabrication des sérums. Salle de vérification des flacons. [légende d'origine]
  • Date de fin : 1916-12-18
  • Lieu(x) :
  • Auteur(s) : Bressolles Paul Charles Henri
  • Origine : SPA/SPCA
  • Référence : SPA 3 IS 12
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  • Garches, Seine-et-Oise, Institut Pasteur, fabrication des sérums. Machine à fermer les flacons. [légende d'origine]
  • Date de fin : 1916-12-18
  • Lieu(x) :
  • Auteur(s) : Bressolles Paul Charles Henri
  • Origine : SPA/SPCA
  • Référence : SPA 3 IS 13
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  • Garches, Seine-et-Oise, Institut Pasteur, fabrication des sérums. Salle de fermeture des flacons. [légende d'origine]
  • Date de fin : 1916-12-18
  • Lieu(x) :
  • Auteur(s) : Bressolles Paul Charles Henri
  • Origine : SPA/SPCA
  • Référence : SPA 3 IS 14
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  • Garches, Seine-et-Oise, Institut Pasteur, fabrication des sérums. Salle et appareils de stérilisation. [légende d'origine]
  • Date de fin : 1916-12-18
  • Lieu(x) :
  • Auteur(s) : Bressolles Paul Charles Henri
  • Origine : SPA/SPCA
  • Référence : SPA 3 IS 15
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  • Garches, Seine-et-Oise, Institut Pasteur, fabrication des sérums. Salle de lavage et de préparation des flacons. [légende d'origine]
  • Date de fin : 1916-12-18
  • Lieu(x) :
  • Auteur(s) : Bressolles Paul Charles Henri
  • Origine : SPA/SPCA
  • Référence : SPA 3 IS 16
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  • Garches, Seine-et-Oise, Institut Pasteur, fabrication des sérums. Salle de distribution des sérums. [légende d'origine]
  • Date de fin : 1916-12-18
  • Lieu(x) :
  • Auteur(s) : Bressolles Paul Charles Henri
  • Origine : SPA/SPCA
  • Référence : SPA 3 IS 5
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  • Garches, Seine-et-Oise, Institut Pasteur, fabrication des sérums. Appareil à distribuer les sérums. [légende d'origine]
  • Date de fin : 1916-12-18
  • Lieu(x) :
  • Auteur(s) : Bressolles Paul Charles Henri
  • Origine : SPA/SPCA
  • Référence : SPA 3 IS 6
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  • Garches, Seine-et-Oise, Institut Pasteur, fabrication des sérums. Saignée du cheval, 1er temps. [légende d'origine]
  • Date de fin : 1916-12-18
  • Lieu(x) :
  • Auteur(s) : Bressolles Paul Charles Henri
  • Origine : SPA/SPCA
  • Référence : SPA 3 IS 7
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  • Garches, Seine-et-Oise, Institut Pasteur, fabrication des sérums. Saignée du cheval 3e temps. [légende d'origine]
  • Date de fin : 1916-12-18
  • Lieu(x) :
  • Auteur(s) : Bressolles Paul Charles Henri
  • Origine : SPA/SPCA
  • Référence : SPA 3 IS 8
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  • Garches, Seine-et-Oise, Institut Pasteur, fabrication des sérums. Vaccination d'un cheval. [légende d'origine]
  • Date de fin : 1916-12-18
  • Lieu(x) :
  • Auteur(s) : Bressolles Paul Charles Henri
  • Origine : SPA/SPCA
  • Référence : SPA 3 IS 18
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  • Garches, Seine-et-Oise, Institut Pasteur, fabrication des sérums. Saignée du cheval 2e temps. [légende d'origine]
  • Date de fin : 1916-12-18
  • Lieu(x) :
  • Auteur(s) : Bressolles Paul Charles Henri
  • Origine : SPA/SPCA
  • Référence : SPA 3 IS 9
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Attention, cette image peut heurter la sensibilité du public

Attention, cette image peut heurter la sensibilité du public

Au service de l’armée française pendant la Première Guerre mondiale, l’Institut Pasteur contribua à sauver la vie de milliers de poilus grâce à ses découvertes. À l’occasion du 200e anniversaire de la naissance de Louis Pasteur, ImagesDéfense vous propose une petite piqûre de rappel sur ce chapitre méconnu de l’histoire des sciences et de l'histoire militaire.

Louis Pasteur, héros français de la vaccination

• Institut Pasteur d'Alger. Analyse bactériologique par le docteur Sergent. Recherche du vibrion cholérique parmi les serbes arrivés en Algérie et Tunisie. [légende d'origine]
• Date de fin : 1916-02-19
• Lieu(x) :
• Auteur(s) : Samama-Chikli Albert
• Origine : SPA/SPCA
• Référence : SPA 4 L 181
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Le docteur Edmond Sergent et ses assistants réalisent des recherches sur le choléra en manipulant du matériel de laboratoire.

Né le 27 décembre 1822, Louis Pasteur, jeune homme brillant qui touche à tout, se lance dans des études de chimie après le lycée. Mêlant cristallographie, chimie et optique, ses premiers travaux portent sur la dissymétrie moléculaire. Ils seront à l’origine d’une nouvelle science, la stéréochimie, et poseront les bases de la chimie de synthèse. Il consacre ensuite ses recherches aux fermentations lactiques et alcooliques. Sollicité par Napoléon III en personne, inquiet de l’avenir de la viticulture en raison des maladies due vin, il propose un protocole pour prévenir les maladies liées aux ferments. La « pasteurisation » est née. Cette découverte sera d’une grande utilisé pour l’industrie et l’agriculture.

Chimiste de formation, Louis Pasteur s’intéresse de plus en plus à la biologie au fil de ses recherches. Après s’être penché sur la sériciculture (la culture des vers à soie), il dédie ses travaux à l’étude des maladies contagieuses. Inspiré par les travaux du scientifique britannique Edward Jenner sur la vaccination, Pasteur tente d’atténuer la virulence de différentes maladies en inoculant les agents infectieux eux-mêmes à ses cobayes. Après avoir perfectionné sa méthode avec des maladies animales, il s’attaque à des maladies humaines. En 1885, Pasteur met au point le vaccin contre la rage et devient l’un des scientifiques les plus célèbres d’Europe.

Fort de sa réputation internationale et des découvertes prometteuses qu’il a faites, Louis Pasteuril se voit proposer par l’Académie des Sciences la création d’un institut de recherche afin de poursuivre ses travaux et de faire progresser les connaissances dans le domaine. Fondé par décret le 4 juin 1887, l’Institut Pasteur est inauguré le 14 novembre 1888 à Paris. Grâce à ses chercheurs, l’établissement continuera de se développer après le décès de Pasteur et ouvrira des annexes dans différentes régions du monde afin d’étudier les maladies qui y sévissent, notamment à Saigon (Indochine française, 1891), Alger (Algérie, 1894), Tananarive (Madagascar, 1900) et Tunis (Tunisie, 1905).

• Garches, Seine-et-Oise, Institut Pasteur, fabrication des sérums. Vaccination d'un cheval. [légende d'origine]
• Date de fin : 1916-12-18
• Lieu(x) :
• Auteur(s) : Bressolles Paul Charles Henri
• Origine : SPA/SPCA
• Référence : SPA 3 IS 18
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A l'aide de deux assistant, un vétérinaire vaccine un cheval. Cette immunisation lui permettra de récolter ultérieurement les sérums antitétanique, antidipht...

Lors de l’inauguration de l’institut qui porte son nom, Louis Pasteur évoque dans son discours les deux lois contraires qui régissent selon lui la société : « une loi de sang et de mort qui, en imaginant chaque jour de nouveaux moyens de combat, oblige les peuples à être toujours prêts pour le champ de bataille, et une loi de paix, de travail, de salut, qui ne songe qu’à délivrer l’homme des fléaux qui l’assiègent. » « Laquelle de ces deux lois l’emportera sur l’autre ? Dieu seul le sait », s’interrogeait-il plus loin dans son discours. Partisan exclusif de cette seconde loi, Pasteur s’est toujours donné pour mission de « guérir les maux sanglants de cette loi de guerre ». La question du rôle de la science ne cessera de diviser la communauté scientifique tout au long du siècle suivant.

14-18 : de nouveaux défis à relever

• Institut Pasteur d'Alger. Séance d'inoculation. [légende d'origine]
• Date de fin : 1916-02-19
• Lieu(x) :
• Auteur(s) : Samama-Chikli Albert
• Origine : SPA/SPCA
• Référence : SPA 4 L 162
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Un zouave reçoit un vaccin par le docteur major Murat en présence d'infirmiers.

La « loi de sang et de mort » dont parlait Pasteur prend tout son sens lorsqu’est déclarée la Première Guerre mondiale à l’été 1914. Pour s’assurer de remporter la victoire, les principales puissances européennes engagées dans le conflit mobilisent des millions d’hommes. La technologie a beaucoup évolué depuis le début du siècle, notamment grâce aux avancées scientifiques, et les armes de guerre ont décuplé leur puissance. C’est un déluge de feu inédit qui s’apprête à déferler s’abattre sur l’Europe, particulièrement sur les parties nord et est du territoire français, avec des conséquences dramatiques pour les troupes.

Émile Roux, directeur de l’Institut Pasteur et collaborateur de longue date du célèbre scientifique, souhaite que l’établissement s’engage pleinement aux côtés de la France et de son armée. Il va mettre les talents de ses équipes au service de la vaccination et de la recherche en s’assurant d’une part que soient appliquées à grande échelle les découvertes passées, et en encourageant d’autre part les découvertes futures.

L’Institut Pasteur est sollicité dès les premières semaines du combat lorsqu’éclate une épidémie de fièvre typhoïde parmi les troupes françaises, en raison de la promiscuité entre les soldats. Quelques mois avant le début du conflit, en mars 1914, avait été votée une loi rendant la vaccination antityphoïdique obligatoire dans l’armée. Face à l’afflux de nouvelles recrues et à l’absence de nombreux membres de leur personnel, appelés mobilisés à servir sous les drapeaux, les services de vaccination du Val-de-Grâce appellent l’Institut Pasteur en renfort.

Grâce à la campagne massive de vaccination mise en place, le nombre de cas de typhoïde diminue drastiquement (45 078 cas et 5 479 morts au second semestre de 1914 contre 1 678 cas et 124 morts en 1917). Les chercheurs André Chantemesse et Fernand Widal, à l’origine du vaccin français, et le médecin militaire Hyacinthe Vincent se voient décernés le prix Osiris de l’Académie des sciences en 1915 pour leur travail et sont consacrés « vainqueurs de la fièvre typhoïde. »

La recherche médicale, une arme primordiale

• Institut Pasteur d'Alger. Saignée du mouton pour la production du sérum. [légende d'origine]
• Date de fin : 1916-02-19
• Lieu(x) :
• Auteur(s) : Samama-Chikli Albert
• Origine : SPA/SPCA
• Référence : SPA 4 L 187
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Des infirmiers pratiquent une opération sur des moutons étendus sur une table et tenus par des habitants.

Dans toutes les antennes de l’Institut Pasteur, les scientifiques et leurs assistants s’affairent pour produire en grande quantité les sérums nécessaires à la vaccination des soldats et trouver de nouveaux moyens pour les immuniser contre toutes les maladies auxquelles ils sont exposés au front. À l’annexe de Garches, dans les Hauts-de-Seine, sont notamment fabriqués des sérums contre la rage, le tétanos, la diphtérie et la gangrène. Les vétérinaires procèdent à des saignées sur des animaux afin d’obtenir les sérums tandis que les laborantines s’occupent de préparer les flocons, de les stériliser et de les remplir dans des laboratoires équipés de machines et d’appareils en tout genre.

À l’Institut Pasteur d’Alger, les équipes d’Edmond Sergent et de son frère Étienne se concentrent sur des maladies plus « exotiques », comme le choléra et le paludisme, qui sévissent parmi les troupes de l’Armée d’Orient. En janvier 1916, Alphonse Laveran, pionnier de la recherche sur le paludisme, et Edmond Sergent, fondateur de l’institut algérois avec son frère, mettent tous deux en garde les responsables militaires contre le paludisme sur le front d’Orient, potentiellement plus dangereux que les balles de l’ennemi. Ils ne sont pas entendus et l’inévitable se produit : fin 1916, plus de la moitié des soldats français tombent malades et se retrouvent en incapacité de combattre.

Pour enrayer cette catastrophe sanitaire, Justin Godart, le sous-secrétaire d’État à la Guerre, envoie les frères Sergent sur le front d’Orient. Grâce à leur expérience en la matière, les deux médecins mettent en place une campagne antipaludique massive dont les deux principaux leviers sont la prise de quinine et la prévention (carte du paludisme en macédoine, informations sur les précautions à prendre). Pour s’assurer que les soldats prennent bien leur traitement, le général en chef missionne des médecins pour faire des analyses d’urine à l’improviste. Grâce à l’ensemble de ces mesures, les cas de paludisme diminuent drastiquement dans l’armée française, et ce beaucoup plus rapidement que dans les autres armées. Rétablis et plus résistants, les soldats de l’Armée d’Orient fourniront fournissent un effort décisif lors de l’offensive de 1918.

La guerre bactériologique n’aura pas lieu

• Four de Paris (Meuse). P.C. Coudé. Chasse aux rats. [légende d'origine]
• Date de fin : 1917-07-11
• Lieu(x) : Le Four-de-Paris
• Auteur(s) : Guyon Olivier
• Origine : SPA/SPCA
• Référence : SPA 57 A 1979
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L’Institut Pasteur est également sollicité pour lutter contre les rats, autre fléau de la guerre qui concerne autant le front que l’arrière. Grouillant partout, les rats font vivre un enfer aux soldats. Tous les moyens sont bons pour s’en débarrasser – chasse avec des chiens et des chats, coups de pelle et parfois même de fusil – mais aucun ne permet d’enrayer leur prolifération. Le défi est également de taille pour les chercheurs : s’ils savent immuniser les êtres humains contre la rage, ils ne savent en revanche pas comment éliminer les principaux responsables de la transmission de cette maladie.

Pour remédier au problème, le Pasteurien Jean Danysz propose d’utiliser un bacille qu’il a isolé lorsqu’il travaillait en Pologne afin de transmettre aux rongeurs une forme de typhoïde qui les tue. La guerre bactériologique devient une réalité… Malgré des résultats encourageants, Jean Danysz refuse finalement que sa technique soit utilisée sur le front, celle-ci risquant de compliquer la tâche du service de santé qui pourrait confondre ce bacille avec celui de la typhoïde. La guerre bactériologique n’aura pas lieu, du moins dans les tranchées. La découverte de Jean Danysz sera utilisée dans l’agriculture afin de protéger les récoltes menacées par les nuisibles.

Grâce à ses chercheurs, l’Institut Pasteur aura permis de sauver plusieurs dizaines de milliers de vie dans l’armée française durant le premier conflit mondial, contribuant ainsi de manière déterminante à l’effort de guerre. La guerre, ses conditions de vie précaires et ses maladies auront également permis aux chercheurs de faire des découvertes majeures, à l’instar de Félix d’Hérelle avec le bactériophage. Ce personnage haut en couleurs voyagea sur le continent américain et exerça de nombreuses professions avant d’intégrer l’Institut Pasteur. Il y découvrit pendant la guerre l’existence d’un virus mangeur de bactéries grâce à l’analyse de déjections de soldats. Si cette découverte n’eut aucune incidence sur le conflit, elle contribua plus tard au développement de la biologie moléculaire. Cette découverte joua également un rôle dans les recherches sur l’ADN des scientifiques André Lwoff, Jacques Monod et François Jacob, qui furent récompensés par un prix Nobel pour leurs travaux en 1965.

Pour aller plus loin

Pour en savoir plus sur la guerre d'Indochine, découvrez dans notre boutique différents ouvrages et films :

• le livre Les hôpitaux militaires ;
• le DVD Une vie de femme pendant la Grande Guerre ;
• le DVD Un front oublié, le front d’Orient 1915-1919.